• Article paru dans le journal Sud-ouest le 26 aout 2013

    Montfort-en-Chalosse : il part ce soir pour un an autour du globe à moto

    Antoine Maviel va parcourir le monde et marier ses deux passions : la moto et l’enseignement

     

    La première étape de son aventure est la remontée à moto de la cordillère des Andes pendant cinq mois.

    La première étape de son aventure est la remontée à moto de la cordillère des Andes pendant cinq mois. (Photo Loïc Dequier)

     

    À l’âge de 31 ans, Antoine Maviel réalise un rêve d’enfant. « Je m’envole ce soir pour faire le tour du monde ! » Comment prend-on la décision de tout quitter pendant un an ? Il suffit parfois d’une rencontre fortuite avec un vieux monsieur à un arrêt de bus. « Son rêve à lui, c’était de suivre le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Mais en le repoussant toujours, il ne l’a jamais fait. On a parlé du poids des regrets, ça m’a mis une claque, je ne pouvais plus attendre, je me suis lancé », explique Antoine.

     

    Désormais, son projet ne le quitte plus. Jour et nuit, il tourne dans sa tête. Et la moto ? Une évidence. « Depuis tout petit, je suis attiré par les bécanes. J’ai travaillé dix ans dans ce secteur comme mécanicien puis comme vendeur… » S’il parcourt le globe, Antoine le fera sur un deux-roues. Du moins, en partie.

     

    « Je ne pouvais pas faire une année entière à moto pour des raisons pratiques et financières. » Le motard remontera la cordillère des Andes pendant cinq mois, avant de s’envoler, sans son engin, pour la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie puis l’Asie du Sud-Est. « Je ferai du trek, de la randonnée, de la plongée… Et pourquoi pas louer un scooter une fois là-bas, si le guidon me manque… » lâche-t-il en souriant.

     

    Sa Honda 650 Transalp l’attend déjà à Montevideo pour la première partie de son aventure. La bête a un surnom, « la Vigoureuse ». Un clin d’œil au film « Carnet de voyage » (1) qui lui a donné envie de parcourir l’Amérique du Sud à moto. Pendant six week-ends, Antoine a mis les mains dans le cambouis. « Je l’ai désossée, remontée, renforcée, pour m’épargner toute galère. J’ai dû adapter roues et suspensions pour traverser des paysages contrastés, des 40° C du désert aux - 20° C des cols de plus de 5 000 mètres d’altitude. »

     

    À force de passer du temps avec elle, Antoine s’y est déjà attaché. « Je verrai dans quel état elle sera, à la fin de la première étape. Si je peux la rapatrier et rouler sur les routes de France avec, en rentrant… »

     

    Sur sa Honda, du matériel de camping, des pièces détachées, des bidons d’essence, des habits de rechange et… du matériel multimédia. Un Caméscope, un appareil photo numérique et un ordinateur. Des kilos en plus à transporter et davantage de stress.

     

    « C’est un délire qui coûte cher et qui pèse lourd. Je vais devoir faire attention, mais comment ne pas immortaliser le voyage de ma vie ? L’idée n’est pas de faire le guide touristique, mais de transmettre et partager. » Donner des nouvelles aux proches, mais aussi délivrer trucs et astuces à ceux qui auraient envie de faire le même voyage. « Je vais alimenter mon blog au fur et à mesure avec des textes, des photos et des vidéos, si j’arrive à obtenir une connexion Internet. »

     

    Antoine n’a pas peur de la solitude. « Seul, on est plus ouvert aux autres. Je serai libre d’aller où je veux, rencontrer qui je souhaite. » Et notamment des professeurs et leurs élèves. Désormais reconverti dans l’enseignement, Antoine entend réfléchir sur son métier. « Je vais visiter des écoles, échanger avec les instituteurs, découvrir leurs moyens pédagogiques, loin des tablettes numériques et des ordinateurs. » Et montrer à ses élèves de la MFR (Maison familiale rurale, centre de formation associatif par alternance) de Pontonx-sur-l’Adour d’autres systèmes éducatifs par l’intermédiaire de son blog.

     

    « Il sera intéressant pour eux de voir ce qu’est un cours au Pérou et inversement. J’espère échanger au maximum, pourquoi pas en faisant des visioconférences d’une classe à l’autre ? »

     

    Et le Playmobil à moto, d’où vient-il ? « Il y en a deux, en réalité. J’en emporte un avec moi, l’autre reste avec ma classe. Quand on pensera l’un à l’autre, on s’enverra une photo avec la figurine par l’intermédiaire du site. »

     

    Antoine a économisé six ans pour s’offrir son rêve. Son budget est de 20 000 euros. « J’ai passé quatre à cinq mois pour trouver de bons sponsors et obtenir des remises en échange de publicités. »

     

    Les sessions vaccins et dentiste derrière lui, Antoine est prêt ou presque. « On ne l’est jamais vraiment. Durant un an, de 19 heures à 4 heures du matin, j’ai préparé ce projet. J’ai du mal à me dire que ce soir, c’est du concret. Mais quand je dirai au revoir à mes proches, je pense que je réaliserai… »

    « Décollages avant départBuenos Aires, 3 jours de mise en route »

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